Le canal de la Sauldre a été construit entre 1848 et 1885, de Blancafort (Cher) à Lamotte- Beuvron (Loir et Cher). Sa longueur est de 47 km (37 km dans le Cher et 10 km dans le Loir et Cher), sa largeur de 9,50 m et sa profondeur moyenne de 1,30m. Il compte 22 écluses de 32 m de long chacune, rattrapant 54 m de dénivelé. Plusieurs bassins plus larges permettent aux péniches de manœuvrer.
Cet ouvrage était uniquement destiné au transport de la marne (roche formée d'un mélange d’argile et de calcaire) du Pays Fort, en vue d’amender (améliorer) les sols acides de la Sologne.
La plupart des ouvriers qui creusèrent le canal venaient des Ateliers nationaux parisiens créés pour résorber le chômage dans la capitale. En 1849 les Ateliers du canal de la Sauldre comptaient 545 ouvriers parisiens et 437 ouvriers du pays (Loir-et-Cher, Cher, Indre et Loiret).
En 1852, Louis Napoléon Bonaparte fit voter un crédit affecté à sa construction.
Un service des marnes fut créé le 13 août 1853 : il avait pour but d’alimenter, depuis le terminal de Lamotte, 12 dépôts répartis en Sologne. Il fut supprimé en 1873.
L’étang du Puits (180 hectares), créé en 1862, servait de réservoir d’eau au canal. Les digues maçonnées ont été achevées en 1871.
Mis en service en 1869, il fut prolongé en 1885 jusqu’aux carrières des Sablonnières proche de Blancafort, celle de Launay étant épuisée.
La marne était transportée dans des péniches à fond plat du type « berrichon » de 27m de long, 2,50m de large et 1,50m de profondeur, elles contenaient 50m3 de marne.
A l’origine, elles étaient tractées par deux hommes placés de part et d’autre du canal sur les chemins de halage. Il fallait 6 jours pour faire l’aller-retour. Plus tard, les ânes remplacent les hommes, réduisant le parcours à 4 jours.
Le marnage sera remplacé par l’épandage de chaux ; il en faudra dix fois moins.
La Grande Guerre (1914-1918) et les engrais chimiques feront disparaître le transport de la marne.
Le canal a été rayé des voies navigables en 1926. Seul un trafic de péniches chargées de cailloux persista jusqu’en 1941.
Aujourd’hui, les chemins de halage sont empruntés par les randonneurs et quelques pêcheurs jettent leurs lignes dans le canal.