L'église (avec son presbytère souvent) est généralement le point central autour duquel se construit le village.
Imposantes parfois avec leur clocher de briques (Nouan-le-Fuzelier, Vouzon...), ces églises offrent généralement des porches avec auvent ou des galeries (le mot caquetoire est récent) qui leur donnent un charme particulier : à Dhuizon, Veilleins, La Ferté-Beauharnais, Souvigny-en-Sologne...; certaines de ces galeries ont disparu, Saint Viâtre (dont on observera aussi le clocher tors) a reconstruit une partie de la sienne. Pour les visiter (toutes renferment des éléments intéressants), le plus souvent, il faut en demander la clef.
La mairie-école tellement semblable d'un village à l'autre, construite après 1880 et les lois Jules Ferry, s'impose aussi avec la brique toujours présente, et, à son fronton, le "RF" qui affirme l'autorité de la République.
Lamotte-Beuvron fait toutefois exception en arborant un "N" qui rend hommage à Napoléon.
Les habitations traditionnelles : d'importances différentes, présentent pourtant une unité qui donne à ces villages un charme particulier.
Leurs façades alignent le long des rues (les jardins sont à l'arrière), des constructions d'une harmonieuse symétrie que les teintes de la brique animent d'une manière singulière :
"Il arrivait à sa maison : une petite maison oubliée là, une ancienne demeure de briques à pans de bois, couverte de tuiles...La lune brillait assez déjà pour qu'on pût distinguer, dans la blancheur des lits de mortier, la tranche des briques superposées, leurs hachures en diagonale dont les nuances évoluaient souplement, d'un rose tendre et charnel à des rouges vifs de coquelicots, à des pourpres assourdies bleutées d'encre..." Maurice Genevoix : Raboliot, prix Goncourt 1925.
Ces modestes maisons ouvrières, répliques des locatures, ne comportaient parfois qu'une seule pièce avec une cheminée ; une porte et une fenêtre les faisaient communiquer avec la rue.
Elles étaient souvent coiffées d'un grenier auquel on accédait par une échelle posée sous la lucarne et pouvaient être complétées par un appentis.
Plus grandes (2 pièces), elles offraient une unité de plus (2 portes, 2 fenêtres). Par souci d'économies, elles étaient souvent accolées.
C'est aussi le cas des maisons à un étage, plus cossues, et parfois couvertes d'ardoises. Celles-ci accueillaient des commerces avec logement à l'étage, des auberges, d'anciens relais de postes.
Cependant, malgré la similitude apparente de ces constructions, un observateur attentif ne manquera pas de découvrir quantité de détails voulus par les constructeurs, et qui les différencient: formes très variées des lucarnes, corniches, polychromie, reliefs, ferronneries... (suivre le parcours de briques de Vouzon).
Il pourra aussi partir à la découverte du petit patrimoine bâti, celui qui faisait partie de la vie sociale des villageois : les puits, les fours, les fontaines, les lavoirs..., découvrir aussi des particularités très locales : le chafaud de Saint Viâtre, la grotte de Montrieux-en-Sologne...
Les moulins à eau, nombreux autrefois, ont disparu, ils ont été transformés en résidences ou ne sont plus guère accessibles.
Une autre architecture apparaît cependant au début du XXème siècle : c'est celle des villas, propriétés de gens plus aisés, qui s'inspirent des styles des maisons de villégiature : Normandie, bassin d'Arcachon, Bretagne...
Aujourd'hui, les lotissements accueillant de nouveaux habitants, offrent plutôt une banalisation des constructions que rien ne distinguent plus des maisons de régions voisines.